Manger du cru, oui, mais et si on en mangeait plus ?! Et puis quoi de plus logique et tentant avec l’été et sa vague folle d’assiettes de crudités qui pointent le bout de leur nez. Pourtant il n’y a pas de saison pour manger cru, le mot d’ordre est toute l’année, donc aussi bien en hiver qu’en été, pourvu que l’acte nous procure un maximum de plaisir. Je le confirme, manger cru a du goût, les saveurs sont plus que jamais naturelles, authentiques et vives, les textures sont plus fermes, en somme le plaisir des sens devient également l’allié d’une bonne santé.
C’est bien connu et tous les nutritionnistes le confirmeront, cuisiner le cru est la meilleure façon de préserver les innombrables vitamines, minéraux et enzymes que contiennent les fruits et les légumes.
Alors si vous en avez un tantinet peu assez de sortir tous ces appareils de cuisson de vos placards (genre cocotte-minute, crêpières, grille-pain, plancha, thermomicrotruc, et j’en passe) ou encore si vous êtes lassés de frotter, laver, briquer vos casseroles et vos poêles, mangez plus de cru, car vous cuirez moins :)
On dit des aliments qu’ils sont de qualité “crue” quand ils sont transformés à moins de de 42°C. Au delà de cette température, on parle alors de cuisson.
C’est en parcourant l’ouvrage de Sarah Bienaimé “Je craque pour le cru” que je viens enfin de comprendre comment est fabriqué le chocolat cru !
Alors que le chocolat traditionnel nécessite une torréfaction des fèves entre 100 et 140°C, cuisson durant laquelle les vitamines, sels minéraux et oligo-éléments seront dégradés, les fèves utilisées pour la fabrication du chocolat cru ne nécessitant qu’un simple séchage à moins de 42°C, conserveront toutes les propriétés nutritionnelles et tous les anti-oxydants. Il paraîtrait même que les saveurs en bouche sont à tomber par terre !
Ce qu’il y a de bien avec ce livre, c’est qu’on peut y découvrir 40 recettes adaptées à votre approche du cru… Sarah l’explique si bien que je ne peux m’empêcher de la citer :
"Les hésitants testeront “le mi-cru mi-cuit”, les téméraires s’essaieront au “presque tout cru”, les exaltés expérimentaux à “l’absolument cru” et quant aux curieux ils se laisseront tenter par “le ni cru ni cuit”".
D’ailleurs, je crois bien être pour le coup une curieuse puisque ma recette qui illustre ce billet est tirée du livre du paragraphe “le ni cru ni cuit”.
Et vous, quel genre serez-vous ?
Temps de préparation pour 3 pots (genre confiture avec couvercles à vis) : 15 mn
Temps de repos : 1 semaine minimum
Ingrédients
1 L d’eau
2 càc de sel
1 poivron rouge
1 poivron jaune
1 poivron vert
4 poignées de pousses d’orties fraîches
3 gousses d’ail
Préparation
Faire bouillir le litre d’eau. Hors du feu, ajouter le sel, remuer pour bien le diluer, puis laisser refroidir.
Préparer les bocaux à confiture et leurs couvercles à visser : laver le tout soigneusement à l’eau très chaude avec un peu de vinaigre blanc. Rincer et laisser égoutter.
Oter les pédoncules des poivrons, ainsi que les pépins ; les couper ensuite en lanières d’un centimètre d’épaisseur.
Prélever les feuilles des orties, les hacher grossièrement, le tout en portant de préférence des gants.
Eplucher et émincer les gousses d’ails en fines lamelles.
Remplir chaque pot dans cet ordre là :
Poivron rouge - orties - ail
Poivron vert - orties - ail
Poivron jaune - orties - ail...
jusqu’à épuisement de tous les ingrédients et jusqu’à 2 centimètres du bord.
Ajouter l’eau salée refroidie jusqu’à ras bord (bien recouvrir tous les légumes !). Poser les couvercles sur les pots sans les visser complètement, puis les déposer sur un plateau (il y a un risque de débordement ; dans ce cas là, il faudra rajouter de l’eau afin que les légumes soient en permanence recouverts et immergés). Laisser fermenter durant une semaine (au minimum).
Visser les pots complètement, les essuyer et les ranger à l’abri de la lumière. Ils se conserveront ainsi durant plusieurs mois.
Une fois ouvert, vous pourrez les déguster tels des condiments, dans vos salades, vos sandwichs… dans un délai de 15 jours.
Je craque pour le cru ! - 40 recettes, un peu, beaucoup, complètement crues
Découvrez le livre Je craque pour le cru ! - 40 recettes, un peu, beaucoup, complètement crues Sarah Bienaimé - Achat de livres Editions Terre Vivante
En parcourant cet ouvrage, vous découvrirez également certains ingrédients en passe de devenir de plus en plus célèbres sur la toile (puisqu’ils sont crus et contribuent également à l’élaboration de ces 40 recettes de surcroît végétaliennes et sans gluten), pour ne citer que le miso, les graines de chia, les oléagineux, psyllium…
On (ré)apprend à manger sainement et équilibré, on respecte la saisonnalité des ingrédients (pas de fraises en hiver !) et on recherche des produits de qualité (biologiques et de proximité). Bref, c’est tout un art accessible à tout le monde que Sarah Bienaimé partage avec nous, sans basculer dans le crudivorisme, et tout en préservant le plaisir dans l’alimentation.
@ PROPOS :
la lacto-fermentation est une des méthodes pour parvenir à une texture “cuite” sans cuisson ; il existe également la déshydratation, la congélation et aussi les marinades au citron et au vinaigre.
Etant donné que j’ai choisi la recette de poivrons lacto-fermentés dans le livre de Sarah, j’ai poussé mes petites recherches un peu plus loin et ai fini par pousser la porte du blog de Marie Claire FREDERIC, journaliste et auteur culinaire, historienne de l’alimentation, revivaliste de la fermentation, bref une fervente adepte de la lacto-fermentation, procédé vieux de plus de 10 000 ans ! Elle nous explique comment le fait de plonger les aliments dans une eau salée va créer une activité microbienne qui sera à l’origine de la présence de substances telles que l’acide lactique, le gaz carbonique et divers enzymes… et par conséquent de la fermentation.
Si comme moi, vous souhaitez en savoir davantage sur le sujet, je vous conseille vivement de vous rendre sur le blog de Marie Claire FREDERIC "Ni cru Ni cuit", une vraie mine de bons conseils et surtout d'une foisonnante multitude de recettes ! Elle vous expliquera comment on en arrive à "aimer" les microbes ! lol !
La cuisine des aliments fermentés... un vrai jeu d'enfant selon elle :)
@ SUIVRE :
encore un bon livre de Marie Chioca que je vous ferai découvrir dans mon prochain billet ;-)